lycée/grand oral

Du côté du bac et du grand oral, une fin d’année significative de l’indifférence du ministère Blanquer pour le travail des élèves et de leurs enseignant.es
Donner de la place à l’expression orale dans une école formatrice et émancipatrice nécessite d’y consacrer les moyens :
des moyens en termes d’heures, pour enseigner aux candidat.es les méthodes du raisonnement oral, tout comme s’enseignent les méthodes d’exposition par écrit d’un raisonnement,
des moyens pour que les examinateurs et examinatrices puissent aborder leur mission d’évaluation sereinement.
Or, l’épreuve de grand oral pour le bac se fait sans moyens, sans horaire dédié et avec un niveau d’impréparation jamais égalé.
La très grande majorité des collègues a été prévenue dans les derniers jours avant l’épreuve. Ce sont très souvent des collègues n’ayant pas eu cette année de classes de terminale qui se retrouvent face aux candidat.es, sans parler des collègues non formé.es car ils et elles n’enseignaient pas dans des disciplines pouvant être choisies en spécialité. Les critères d’évaluation ont donc été découverts par ces collègues un jour ouvrable avant le début de l’examen (vendredi 18 juin). Des collègues de documentation, de langues ou d’autres matières ont été « recruté.es » le jour même de l’oral, par simple coup de téléphone d’un lycée les convoquant sans ordre de mission transmis par leur établissement ou par le service des examens, donc en dehors de tout cadre légal.
Pour ce qui est de l’égalité des conditions de passage, selon les demi-journées, le flux de candidat.es prévu.es est très variable, d’où des passages fluides pour certain.es candidat.es, et de longues attentes pour d’autres, alors même que la répartition pouvait être calculée et calée. Cela aurait permis d’éviter un stress supplémentaire à des élèves qui naviguent à vue depuis deux ans entre les réformes du lycée et du bac, et les confinements ou jauges aux formes multiples et variées.
D’autre part, certain.es candidat.es ont présenté, comme prévu, leurs 2 sujets validés par leurs enseignant.es sur une fiche remplie en amont. À partir du deuxième jour (mardi 22 juin), d’autres candidat.es ont pu inscrire eux-mêmes ou elles-mêmes, au moment de l’examen, leurs deux sujets sur une fiche vierge ne comportant plus que leur signature : certains jurys se sont retrouvés de ce fait assez démunis face à cette pratique tombée du ciel, remettant en cause les règles du jeu pendant le déroulement de l’examen.
En effet, certain.es élèves ont visiblement adopté « in extremis » des sujets corrigés circulant sur Internet, sans problématisation personnelle, et se sont ainsi retrouvé.es bien plus à l’aise que des candidat.es exposant leur propre questionnement, suivant les consignes transmises à leurs enseignant.es (très tardivement et au compte-goutte tout au long de l’année). Or, les grilles d’évaluation distribuées aux correcteurs et correctrices survalorisent les qualités « orales », « de prise de parole en continu » (?), « de l’interaction, de l’écoute du candidat », de l’argumentation (notamment la fameuse demande adressée à des élèves de fin de secondaire de « compétences de médiation », à savoir « capacité du candidat à adapter ses arguments à un non-spécialiste »!). Elles ne comportent qu’une mention sur 5 ayant trait à la « qualité des connaissances ».
De ce fait, malgré la « bienveillance » requise dans l’évaluation, malgré l’attention réelle portée par la plupart des collègues aux candidat.es, ces dysfonctionnements ont pu renforcer les inégalités inhérentes à la conception-même de ce grand oral qui, en l’état, conduit plus à juger ce qu’est l’élève que ce qu’il.elle a pu apprendre.
Face à ce cumul d’inégalités et de non-respect du travail des élèves et de leurs enseignant.es, nous ne pouvons que demander l’annulation des « réformes » Blanquer pour permettre de reconstruire une école vraiment émancipatrice où s’exprimer à l’oral ne sera pas un simple exercice rhétorique socialement inégalitaire, de surcroît organisé dans une improvisation dangereuse et inquiétante.

D’autre part, certain.es candidat.es ont présenté, comme prévu, leurs 2 sujets validés par leurs enseignant.es sur une fiche remplie en amont. À partir du deuxième jour (mardi 22 juin), d’autres candidat.es ont pu inscrire eux-mêmes ou elles-mêmes, au moment de l’examen, leurs deux sujets sur une fiche vierge ne comportant plus que leur signature : certains jurys se sont retrouvés de ce fait assez démunis face à cette pratique tombée du ciel, remettant en cause les règles du jeu pendant le déroulement de l’examen.
En effet, certain.es élèves ont visiblement adopté « in extremis » des sujets corrigés circulant sur Internet, sans problématisation personnelle, et se sont ainsi retrouvé.es bien plus à l’aise que des candidat.es exposant leur propre questionnement, suivant les consignes transmises à leurs enseignant.es (très tardivement et au compte-goutte tout au long de l’année). Or, les grilles d’évaluation distribuées aux correcteurs et correctrices survalorisent les qualités « orales », « de prise de parole en continu » (?), « de l’interaction, de l’écoute du candidat », de l’argumentation (notamment la fameuse demande adressée à des élèves de fin de secondaire de « compétences de médiation », à savoir « capacité du candidat à adapter ses arguments à un non-spécialiste »!). Elles ne comportent qu’une mention sur 5 ayant trait à la « qualité des connaissances ».

De ce fait, malgré la « bienveillance » requise dans l’évaluation, malgré l’attention réelle portée par la plupart des collègues aux candidat.es, ces dysfonctionnements ont pu renforcer les inégalités inhérentes à la conception-même de ce grand oral qui, en l’état, conduit plus à juger ce qu’est l’élève que ce qu’il.elle a pu apprendre.
Face à ce cumul d’inégalités et de non-respect du travail des élèves et de leurs enseignant.es, nous ne pouvons que demander l’annulation des « réformes » Blanquer pour permettre de reconstruire une école vraiment émancipatrice où s’exprimer à l’oral ne sera pas un simple exercice rhétorique socialement inégalitaire, de surcroît organisé dans une improvisation dangereuse et inquiétante.

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